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Politics and practices of conservation governance and livelihood change in two ethnic Hmong villages and a protected area in Yên Bái province, Vietnam

 

Auteur : Huber, Bernhard
Sous la direction de : Sarah Turner
Université McGill
English Language English text

Mots clés : Géographie, Vietnam, Hmong, Moyens de subsistance, Conservation des forêts, Zones rurales.

 

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Résumé
Comment évolue un village isolé de chasseurs et d’agriculteurs pratiquant la culture itinérante lorsque, au cours des vingt dernières années, les pratiques traditionnelles de subsistance sont interdites, de nouvelles activités génératrices de revenus apparaissent, une aire protégée est créée et certains villageois sont payés pour patrouiller l’utilisation des forêts faite par leurs voisins ? Dans cette thèse, j’ai pour objectif d’étudier comment les villageois de minorité ethnique Hmong du district de Mù Cang Chải (province de Yên Bái, Vietnam) et leurs pratiques de subsistance se sont entremêlés avec des interventions extérieures pour le développement rural et la conservation des forêts depuis 1954. À fin de répondre à cinq questions de recherche, j’examine l’évolution historiques des moyens de subsistance Hmong dans mon site d’étude, les tendances contemporaines d’accumulation de la richesse et de pauvreté, l’institutionnalisation de la conservation des forêts, les politiques villageoises de patrouille forestière et de chasse, ainsi que les résultats locaux du programme de paiements pour les services écosystémiques (PSE) qui a récemment été instauré au Vietnam. Je constate que ces aspects varient considérablement au sein des deux villages Hmong que j’étudie ainsi qu’entre ces deux villages ; tous deux situés dans la zone tampon de l’aire protégée de Mù Cang Chải. La transition forcée, dans les années 90, d’une culture itinérante à une culture de riz sédentaire a accru la sécurité alimentaire mais a également entraîné de nouvelles tendances de différenciation socioéconomique, certains ménages ayant un accès limité aux rizières. La différenciation socio-économique ne cesse de s’accentuer, alors que certains ménages réussissent davantage à bénéficier des PSE ou à obtenir un poste dans le gouvernement ou des prêts bancaires. Ces sources de capital financier jouent un rôle de plus en plus important dans la subsistance des paysans dans mon site d’étude et ailleurs au Vietnam, mais elles demeurent encore insuffisamment étudiées. Je fais appel aux études sur les moyens de subsistance et à la littérature ressortant des domaines de l’écologie politique et la science sociale de la conservation pour examiner les stratégies et les pratiques de conservation des villageois et des acteurs étatiques et non étatiques. En 2006, une ONG internationale de conservation a appuyé l’établissement d’une aire protégée à Mù Cang Chải et a introduit la cogestion et les patrouilles communautaires pour freiner l’exploitation illégale des forêts. Mon étude démontre que la structure sociale et le capital social qui se trouve au sein des communautés peuvent entraver l’efficacité des patrouilles communautaires, qui demeurent très controversées au niveau du village. D’autre part, mon étude démontre que les structures de gouvernance locale au Vietnam peuvent limiter l’efficacité de la représentation des villages dans la cogestion. Le programme national de PSE représente la tentative la plus récente au Vietnam de s’attaquer à la fois à la conservation des forêts et à la pauvreté rurale. Ce programme reçoit des éloges internationaux pour avoir collecté plus de 50 millions de dollars, principalement auprès des opérateurs hydroélectriques au Vietnam. Ces fonds sont distribués à plus de 500 000 ménages ruraux vivant dans les bassins versants des exploitations hydroélectriques. Alors que les ménages signent des contrats de protection des forêts, mon étude démontre que les PSE n’incitent pas les bénéficiaires à améliorer la gestion ou la qualité des forêts. Bien que les niveaux de paiement des ménages soient très élevés dans un des villages d’étude, ils diffèrent considérablement d’un ménage à l’autre ainsi qu’entre villages, ce qui accentue la différenciation socio-économique.